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Lettre à ¿Dónde Están? de notre ami le magistrat Louis Joinet, juin 2017
Chers amies et amis, chers … « compatriotes » Je suis rentré hier de l’ONU-Genève où j’avais été invité à prendre la parole lors d’une Conférence au Palais des Nations consacrée à la commémoration du 10ème anniversaire de l’adoption de la convention contre les disparitions forcées. A la fin de ma brève allocution (5 mn) j’ai lu un poème intitulé « Donde estan? que j’avais composé – sous le coup de l’émotion – le soir de l’adoption de la Convention par la Commission des Droits e l’Homme sous la présidence du regretté Ambassadeur Bernard Kessedjian. J’ai retrouvé ce poème que j’avais égaré. Le voici en version française ainsi qu’espagnole (Merci Sonia de ta traduction). Je l’ai rédigé à l’époque in memoriam de Norma Scopise, une grande amie uruguayenne, disparue du plan Condor à qui j’avais par ailleurs dédié mes « Mémoires d’un épris de justice…Selon un diplomate – c’est bien la première fois que l’on à entendu de la poésie en séance… à l’Onu !».
DONDE ESTAN ?
Etais-je de Cordoba ?
De Dili de Djakarta
De Conception ou Bogota
Je m’appelle Norma
J’étais, Je suis
Je ne suis plus
Je ne sais pas
Je ne sais plus
Enlevée disparue
En toute impunité
Victime d’un crime
Presque parfait
De lèse humanité
N’être plus que l’ombre
D’un crime imprescriptible
Disparue dans les cieux
D’un vol de la mort
Demeuré mystérieux
Errante dans ce Palais
De salles en salles
De Nations en Nations
Compagne de cette diaspora
De visages oubliés
Invisible parmi vous
Mais présente à vos côtés
Merci ô vivants
De ne pas m’oublier
En souvenir
de Norma SCOPISE
de Martine ANSTETT
de l’Ambassadeur KESSEDJIAN