Nuestro amigo y compatriota, el Magistrado Louis Joinet, el viernes pasado 11 marzo, invitado en el Palacio de las Naciones Unidas en Ginebra, y con motivo del 10° aniversario de la adopción de la Convención contra las desapariciones forzadas, tuvo la oportunidad de efectuar una corta intervención y en la cual leyó un poema de su autoría.
Louis Joinet nos ha hecho llegar un mail, del cual copiamos una parte de él, como así su poema, en francés y en español.
Chers amies et amis, chers … « compatriotes » Je suis rentré hier de l’ONU-Genève où j’avais été invité à prendre la parole lors d’une Conférence au Palais des Nations consacrée à la commémoration du 10ème anniversaire de l’adoption de la convention contre les disparitions forcées. A la fin de ma brève allocution (5 mn) j’ai lu un poème intitulé « Donde estan? que j’avais composé – sous le coup de l’émotion – le soir de l’adoption de la Convention par la Commission des Droits e l’Homme sous la présidence du regretté Ambassadeur Bernard Kessedjian. J’ai retrouvé ce poème que j’avais égaré. Le voici en version française ainsi qu’espagnole (Merci Sonia de ta traduction). Je l’ai rédigé à l’époque in memoriam de Norma Scopise, une grande amie uruguayenne, disparue du plan Condor à qui j’avais par ailleurs dédié mes « Mémoires d’un épris de justice…Selon un diplomate – c’est bien la première fois que l’on à entendu de la poésie en séance… à l’Onu !».
¿DONDE ESTAN?
¿Era yo de Córdoba?
De Dili o Jakarta
De Concepción o Bogotá
Yo me llamaba
Yo me llamo
Norma
Yo era Yo soy
Yo no soy más
Yo no sé
Yo no sé más
Raptada, desaparecida
con toda impunidad
Un crimen
Casi perfecto
De lesa humanidad
Yo no soy más que la sombra
De un crimen imprescriptible
Desaparecida en los cielos
De un vuelo de la muerte
Misterioso
Errante en este Palacio
De salas en salas
De Naciones en Naciones
En compañía de la diáspora
De esos rostros olvidados
Invisible entre vosotros
Pero presente a vuestro lado
Gracias a quienes están vivos
Por no olvidarme
Por no olvidarnos
A la memoria de Norma Scopise
de Martine Ansttet
del Embajador Kessedjian
DONDE ESTAN ?
Etais-je de Cordoba ?
De Dili de Djakarta
De Conception ou Bogota
Je m’appelle Norma
J’étais, Je suis
Je ne suis plus
Je ne sais pas
Je ne sais plus
Enlevée disparue
En toute impunité
Victime d’un crime
Presque parfait
De lèse humanité
N’être plus que l’ombre
D’un crime imprescriptible
Disparue dans les cieux
D’un vol de la mort
Demeuré mystérieux
Errante dans ce Palais
De salles en salles
De Nations en Nations
Compagne de cette diaspora
De visages oubliés
Invisible parmi vous
Mais présente à vos côtés
Merci ô vivants
De ne pas m’oublier
En souvenir
de Norma SCOPISE
de Martine ANSTETT
de l’Ambassadeur KESSEDJIAN